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Petit dictionnaire d'escrime médiévale allemande et prononciations

Par Andreas ARNOLD (Compagnie Dagorlad)

Abréviations et conventions

a: adjectif n: nom commun N: nom propre T: nom de technique ou terminologie propre à l'escrime allemande v: verbe

Les noms sont précédés de leur déterminant au nominatif permettant de donner leur genre (der: masculin, die: féminin, das: neutre) et suivis ensuite entre parenthèses par le pluriel. Celui-ci est soit donné en entier, soit juste par les dernières lettres si ce n'est qu'une simple terminaison. Le signe (-) signifie que le pluriel a la même forme que le singulier. Le signe () signifie que le pluriel de ce mot n'existe pas.

Bibliographie

[arma] Glossaire d’escrime médiévale allemand/italien-anglais de l’ARMA, http://www.thearma.org/terms2.htm

[higgins] Glossaire d’escrime médiévale allemande du site (disparu) Higgins Sword. Accessible par web.archive.org ici: http://web.archive.org/web/20101031193227, http://www.higginssword.org/guild/study/glossary/index.html#striking_around

[hroar] Article de l’association HROARR sur la Rose de Paurenfeyndt, Mair et Meÿer. http://www.hroarr.com/the-rose-and-the-pentagram

[leo] Dictionnaire bilingue français-allemand Leo, http://dict.leo.org

[Lombart] Bernard Lombard, Petit dictionnaire éclectique des termes d'escrime v. 3.2, novembre 2005 http://www.synec-doc.net/escrime/dico_escrime32.pdf

[Tétraptyque] Tétraptyque des glossateurs de Johannes Lichtenauer, ARDAMHE, http://ardamhe.free.fr/biblio/Tetraptyque.pdf

[Wiktenauer] Wiki sur les AMHE, wiktenauer.com

A

Alber, n. Ecouter Garde du fou. Lié à l'adjectif albern: fou, stupide.

Abgehen, v. Ecouter Littéralement, s'en aller. Soustraire sa lame à la tentative adverse de réaliser un liement. En escrime moderne: dérobement.

Ansetzen, v. Ecouter Faire un estoc.

Absetzen, abseczen, v. Ecouter Faire une parade écartant la lame adverse tout en estoquant.

Ablaufen, v. Ecouter Littéralement, "s'écouler". Après le liement, devenir mou et laisser tomber la pointe de la lame vers le sol en profitant de la force adverse, pour ensuite revenir plus agilement sur une autre attaque.

Abzug, n, fem. La retraite, surtout dans la doctrine de Joachim Meÿer.

Andreas, n. Maître allemand nommé uniquement par son prénom dans l'ouvrage de Hans von Speyer, MS M.I.29 (1491). Il s'agit peut-être de Andres Juden (qui lui même pourrait être Andre Liegnizer), ou d' Andre Paurenfeyndt, ou d'un troisième maître inconnu.

B

Büffel, n, masc. Ecouter Un buffle, c'est à dire un escrimeur pas très fin qui n'utilise que la force. Un bourrin.

Buffeln, v. Ecouter Faire le buffle.

Bruch (Brüche), Pruch, n, masc. Ecouter Une brisure, c'est-à-dire une technique qui contre une autre technique. Un contre. Traduit par "rompure" dans la version française de l'ouvrage de Paurenfeyndt.

Brechen, v. Ecouter Briser; dans le contexte, briser une technique adverse.

Beilager, das Beylager, n, neut. Ecouter Une garde secondaire, moins essentielle, souvent plus une invite ou une position de passage, qu'une garde où l'on peut attendre l'adversaire. Langenort, Eisenport, Hangetort, Sprechfenster, Schlüssel, Nebenhut, Schrankhut, Zornhut.

Blossfechten, n, neut. Ecouter Faire de l'escrime sans protection. Voir Harnischfechten, Rossfechten.

Binden, n, neut. Ecouter Le liement, c'est-à-dire le fait d'avoir les lames en contact l'une de l'autre (noter que le terme de liement a un sens plus spécifique en escrime moderne: "prise de fer où l'on s'empare de la lame adverse pour l'amener progressivement d'une ligne haute dans la ligne basse opposée" [Lombart]).

Bloß, a. Ecouter Nu, à découvert. Qualifie une ouverture, c'est-à-dire un endroit non protégé par la garde de l'adversaire.

C

Czwerchau, n, masc. Ecouter Voir Zwechau.

Czornhau, n, masc. Ecouter Voir Zornhau.

D

Duplieren, T, neut. Ecouter Le doublement. Après avoir effectué un oberhau arrêté par la lame adverse, en conservant le liement (binden), action qui consiste à toucher la tête adverse sur le côté opposé de la frappe initiale. Voir aussi Mutieren.

Durchlaufen, T, masc. Ecouter La marche au travers. Avancer vers l'adversaire en se protégeant de ses coups avec sa lame tenue devant la tête pour le dépasser et le couper sur son côté et son dos, et éventuellemnt entrer en lutte.

Döbringer (Codex), N. Ecouter Hanko Döbriger était un prêtre et un maître d'escrime (les deux occupations n'étant pas incompatibles) ayant probablement vécu à la fin du XIVè et au début du XVè. Il fut longtemps tenu pour l'auteur du Ms 3227a, le Codex Döbringer, bien qu'il ne semble qu'être que l'un des quatres auteurs (avec Andres Juden, Jobs von der Nissen et Nicklass Preussen) d'une brève section sur l'épée longue ajoutant des techniques à une glose plus longue, anonyme, du billet de Lichtenauer. Le Codex Döbringer, un Hausbuch, contient une variété de sujets: alchimie, formules magiques, recettes de pigments de peinture, hygiène dentaire, escrime, lutte. Y figure également un calendrier couvrant la période 1390-1495, ce qui pourrait faire penser que le livre a été écrit en 1389, mais cela n'est pas une garantie. En tout état de cause, il est difficile de dire de quand date cet ouvrage, ni même de savoir s'il en contemporain ou non de Lichtenauer.

Durchwechseln, n, masc. Ecouter Littéralement, le changement au travers [Tétraptyque]. Lors d'un liement, changer sa lame de côté en passant sous la lame adverse. En escrime moderne: un dégagement (par le dessous).

Düssack, n, masc. Ecouter Type de coutelas avec garde recourbée sur la main originaire d'Europe de l'est (le nom vient du tchèque tesák), ressemblant vaguement à un sabre. Le nom allemand désigne une arme d'entraînement de forme similaire en cuir ou en bois, typiquement utilisée pour travailler des techniques de Messer; la garde et la poignée n'étant constituée que par un trou dans l'objet permettant de passer la main et de le saisir tout en étant protégé.

Dolch, n, masc. Ecouter La dague, le poignard.

Degen, n, masc. Ecouter L'épée, plutôt vue comme arme d'estoc seule, désigne donc une épée plus tardive que celles utilsées dans l'escrime de la tradition de Lichtenauer.

E

Eisenport, die Ysne Port, die Ysni Pfort, n, fem. Ecouter Garde de la Porte de Fer. Traduction directe de la Porta di Ferro italienne, déjà évoquée par Fiore dei Liberi et Filippo Vadi. Selon une gravure présente dans Meÿer, le pied droit est avancé, la pointe est au niveau des yeux, la main au niveau des hanches, l'épée étant globalement tenue en tierce moderne à 45 degrés vers l'adversaire. Selon d'autres analyses modernes [arma], ce terme serait synonyme de garde du fou (Alber). Mais il faut savoir, que dans la tradition bolognaise (dont l'origine est attribuée à Maître Dardi, au début du XVè siècle, mais dont les premiers traités datent de 1530), la porta di ferro admet plusieurs variantes: la variante stretta (reserrée) comme dans Meyer, et la variante larga où la pointe est effectivement basse comme en Alber.

Einhorn, n, fem. Ecouter Garde de la Licorne.

einlaufen, v. Se rapprocher de l'adversaire pour entrer en lutte. Littéralement: (r)entrer dedans.

Egnolff, Egenolph (Christian), N. Ecouter Imprimeur allemand (26 juillet 1502 - 9 février 1555) de Francfort-sur-le-Main, auteur d'un traité d'escrime et de lutte: Der Altenn Fechter anfengliche Kunst (Traduction possible: L'art ancien de l'escrime pour les débutants). L'ouvrage compile le traité de Paurenfeyndt pour l'épée et le bâton, de Lecküchner en Messer, de Liegniczer en épée et bocle et en dague, mais propose aussi des pièces inédites en lutte et à la dague. Trois éditions: 1531, 1537 et posthume en 1558 par ses héritiers, probablement pour solder des dettes.

F

Feder, n, fem. Ecouter Littéralement, la plume. épée longue utilisée à l'entraînement et pour les assauts donnés lors de Fechtschule, plus fine et légère qu'une épée longue de combat, caractérisée également par la présence d'un ricasso élargi permettant de mieux protéger les mains. Le type est montré dans les traités du XVè et utilisé probablement jusque au XVIIIè siècle. Le terme Feder est probablement lié aux armoiries de la guilde des Freifechter. On connaît aussi ces armes sous le nom de Fechtfeder.

Federschwert, n, neut. Ecouter Néologisme pour Feder.

Fechtbuch, n, neut. Ecouter Littéralement, livre de combat (das Fechten étant à l'origine un terme générique pour le combat, pas uniquement l'escrime, dont l'origine est la même que l'anglais fight). Traité sur l'art d'employer les armes ou de faire de la lutte.

Fechtschule, n, fem. Ecouter Tournoi d'escrime au XVIè siècle. Littéralement: école d'escrime.

Fühlen, n, neut. Ecouter Le sentiment du fer.

Flügel, T, masc. Ecouter Technique de Paurenfeyndt: avancer le pied droit en frappant depuis Vom Tag à l'oreille gauche de l'adversaire, puis faire un Unterhau en faisant un pas sur la gauche, puis finir par un troisième coup sur la tête. Traduit par "la volée" dans la version française de l'ouvrage de Paurenfeyndt (1538). Voir aussi die drey Hewe.

Freifechter, N, fem. Ecouter Confrérie d'escrimeurs fondée autour de 1570 à Prague (Freifechter von der Feder zum Greigenfels). Elle a eu une grande réputation dans le Saint Empire, égale à celle des Marxbrüder. Leur armoiries montrent deux mains tenant une plume, un griffon tenant une épée, deux épées ailées entrecroisées, et un escrimeur armé d'un espadon; elles sont à l'origine du terme de Feder (voir ce mot).

Federfechter, N, fem. Ecouter Voir Freifechter.

Fehler, n, masc. Ecouter Littéralement, l'erreur. Une feinte.

G

Gayszlen, T, neut. Ecouter Le fouettage. Technique exposée dans Talhoffer (Codex Iconografico 394a, 6v, de 1467) consistant à frapper la jambe adverse d'une épée longue prise uniquement de la main gauche. Le terme semble lié au vieil allemand Gayszl (actuellement Geißel): le fouet.

Goliath, N. Ecouter Traité (Ms. German Quarto 2020) écrit entre 1510 et 1520, probablement comandé par l'empereur Maximilien Ier, contenant des écrits de plusieurs maîtres dans la tradition de Lichtenauer, contenant de la lutte, du combat à l'arme d'hast, en armure, à l'épée à deux mains. On le surnomme "Goliath" du fait de la représentation du combat entre David et Goliath sur la première de couverture.

Gladiatoria, N. Ecouter Série de traités d'escrime allemande du XVè siècle, contemporains de ceux de la tradition de Lichtenauer, mais ne semblant pas être liés à celle-ci: Ms KK5013, Ms German Quarto 16, Ms U860.F46 1450, Codex Guelf 78.2 August.2 et Ms CI. 23842. Il y aurait un sixième ouvrage aujourd'hui perdu. Ces livres suivent tous une structure identique décrivant un hypothétique duel judiciaire débutant à l'arme d'hast et au bouclier, passant ensuite à l'épée longue puis à la dague debout et au sol. Ce sont des sources possibles d'une autre école maritiale germanique.

Gesellschaft Lichtenauers, N, fem. Ecouter La société de Lichtenauer, confrérie de maître d'armes du XVè siècle, dont on connaît 17 maîtres d'armes, nommés par Paulus Kal dans le manuscrit Cgm 1507 de 1460 (les quatre auteurs du Codex Döbringer n'en font pas partie). [wiktenauer]

Gehlitz, Gehilcz, n, fem. Ecouter La garde, c'est-à-dire les quillons de l'épée. Comparer avec l'anglais hilt.

Grüblein, n. Le Ringen im Grüblein signifie "la lutte dans le (petit) fossé". Il s'agit d'un jeu où l'attaquant saute à cloche-pieds, et le défenseur se contraint à garder constamment l'un de ses pieds dans un petit trou, très peu profond (quelques centimètres), dont le diamètre correspond à son pied. Si l'un des deux tombe, ou si le défenseur sort du trou, il perd. Le jeu est décrit pour la première fois dans le manuel nommé das Buch von Füssringen (le livre sur la lutte à pied) de la fin du XVè siècle, et repris au XVIè siècle par Fabian von Auerswald et Paulus Hector Mair. [wiktenauer]

H

Hausbuch, n, neut. Ecouter Livre de raison, c'est à dire une compilation manuscrite d'extraits hétéroclites de divers traités qui sont passés dans les mains d'un auteur. Le Codex Döbringer est un exemple de Hausbuch.

Hau, Haw, n, masc. Le coup, terme général en escrime allemande, sous-entendu le coup de taille. Comparer avec l'anglais (très littéraire) hew.

drey Hewe, T, fem. Ecouter Les Trois Coups, technique du Codex Döbringer: un Unterhau depuis la droite, puis un Unterhau depuis la gauche fortement contre l'épée adverse en faisant un Absetzen, puis un troisième coup sur le sommet du crâne, qui est celui qui doit réellement toucher.

Hut, n, fem. La garde, au sens de la posture.

Harnischfechten, n, neut. Ecouter L'escrime en harnois, en armure.

Halbschwert, a. Ecouter à mi-épée, c'est à dire en prenant l'arme avec une main sur la lame, l'autre sur la poignée, comme un bâton. Manière d'utiliser l'épée couramment utilisée en Harnishfechten, mais parfois aussi en corps-à-corps en Blossfechten.

Hauptlager, n, neut. Ecouter Garde principale: Vom Tag, Alber, Ochs, Pflug. Également connu sous le nom de Grundlager (garde fondamentale).

Handarbeit, Handtarbeit, n, fem. Ecouter L'ouvrage manuel. Actions que l'on peut réaliser lorsque l'on est à distance rapprochée de l'adversaire et que la passe d'armes est entamée.

I

In Des, indes, n. Ecouter Dans l'instant, le même-temps. Moment décisif où le défenseur doit réagir sur une action adverse. C'est un terme introduit par Lichtenauer et qui prend dans les textes de ses glosateurs une dimension presque sacrée.

J

Juden (Andres), n. Ecouter Maître d'armes allemand de la fin du XIVè siècle ou début XVè siècle, juif si l'on s'en tient au nom de famille, ce qui est notable, car la plupart des métiers étaient alors interdits aux juifs. Il se peut que ce soit en fait Andre Liegniczer. Un des quatres auteurs d'une courte section dédiée à l'épée longue dans le Codex Döbringer. [wiktenauer]

K

Krieg, n, masc. Ecouter Littéralement, la guerre, le conflit. Aussi connu comme der edle Krieg (le noble conflit). Moment où les adversaires, arrivés au liement, se battent pour atteindre l'adversaire à une ouverture.

Krumphau, T, masc. Ecouter Le coup tordu.

Kronhut, T, fem. Ecouter La garde de la couronne.

Kal (Paulus), N. Ecouter Maître d'escrime (1420?-1490?) et auteur (présumé) d'un livre de combat, le Cgm 1507 de 1460.

Krauthacke, T, fem. Ecouter La Binette [Döbringer]. Depuis la garde de la Porte de Fer, frapper vers le haut depuis le sol puis repartir vers le bas. On peut faire cela plusieurs fois, une fois à chaque pas.

Klinge, n, fem. Ecouter La lame.

Knopf, n, masc. Ecouter Le pommeau, littéralement "le bouton".

Kunst, n, fem. Ecouter L'art. Die Kunst des Fechtens: l'art de l'escrime, expression parfois utilisée aujourd'hui surtout dans le monde anglophone pour désigner l'escrime dans la tradition de Lichtenauer.

Künstlich, a. Ecouter Avec art, avec adresse.

Kämpfen, v. Ecouter Combattre (terme général).

L

Lichtenauer (Johannes), N. Ecouter Maître d'escrime allemand, probablement originaire de la ville de Lichtenau (Baden-Würtenberg), ayant vécu au XIV, voire au XVè siècle, et auteur d'un poème (der Zettel), qui détaille une liste de techniques d'escrime et de coups secrets (die Meisterhaue). Ce poème a ensuite été glosé par une longue suite de maîtres d'armes se réclamant de la tradition de maître Lichtenauer, jusqu'au XVIè siècle. La structure du texte sert de canevas pour l'ensemble des textes plus tardifs de la tradition de Lichtenauer.

Langenort, T, masc. Ecouter La Longue-pointe, garde où l'arme est quasiment horizontale, pointée vers l'adversaire et tenue à bras allongés.

Lager, Leger, n, neut. Ecouter La garde, en tant que position d'attente. Littéralement, le campement. Synonyme de Hut.

Langschwert, n, neut. Ecouter L'épée longue, à deux mains.

M

Meÿer (Joachim), n. Ecouter Coutelier, maître d'armes et membre de de la confrérie des Freifechter du XVIè siècle (1537?-1571), citoyen de Strasbourg, auteur de trois traités d'escrime très détaillés sur l'épée longue, le Düssack, et un précurseur de la rapière (nommée Rapier dans le texte, mais réellement la spada da lato italienne): Ms A 4°.2 (années 1560), un manuscrit perdu (1561), le Ms Varia 82 (1570-1571).

Mittelhau, n, masc. Ecouter Coup du milieu. Coup de tranchant horizontal.

Meisterhau, n, masc. Ecouter Le coup de maître.

Mordhau, T, masc. Le Coup mortel, technique où l'arme est tenue par la lame de sorte que la garde serve de marteau, afin de frapper la tête de l'adversaire. Présente au moins dans Talhoffer et dans le Codex Wallerstein.

Mordschlag, T, masc. Ecouter Voir Mordhau.

Mair (Paulus Hector), N. Ecouter Riche fonctionnaire de la ville d'Augsbourg (1517-1579), passionné d'arts martiaux, il engloutit toute sa fortune (et une grande somme détournée des coffres de la ville) pour collectioner des traités, puis louer les services d'un peintre et deux maîtres d'armes afin de poser pour son propre traité, gigantesque (plus de 500 folios manuscrits), dont il existe trois versions (une en allemand, une en latin, une bilingue): l' Opus Amplissimum de Arte Athetica. Il fut finalement jugé puis pendu pour détournement de fonds.

Masse, Mosse, n, fem. Ecouter La mesure, distance.

Mutieren, T, neut. Ecouter La mutation: après une frappe de haut, lors du liement et tout en conservant celui-ci, action consistant à passer sa lame au dessus du fer adverse [Tétraptyique], sur le côté extérieur [Ringeck] pour ensuite descendre la pointe sur une ouverture basse de l'adversaire. Cette technique s'appelle mutation car elle permet à l'attaquant de changer son angle d'attaque.

Marxbrüder, N, fem. Ecouter Confrérie de Saint Marc: fondée au XVè siècle, possiblement par Hans Talhoffer qui en est presque certainement membre, elle devint la plus grande organisation d'escrimeurs allemands du XVIè siècle. Elle reçut monopole de l'empereur Frédéric II, pour décerner le titre de maître de l'épée à deux mains (Meister des langen Schwerts), convoité par les lansquenets d'élite, car permettant de prétendre à une solde double. Cette organisation fut rivale des Freifechter fondée plus tardivement.

Messer, n, neut. Ecouter Littéralement, le couteau. Type d'arme tenue à une main, à un seul tranchant, avec une garde droite similaire à toute autre épée de l'époque, et parfois une troisième branche présente sur une face seulement (der Nagel), servant à augmenter la protection de la main.

N

Nachreisen, Nachreissen, T, masc. Ecouter Littéralement, le "lever après" (reisen étant étyomologiquement lié à l'anglais to rise) ou le "voyager après". Ce terme désigne le fait de faire tomber l'attaque adverse dans le vide puis de le frapper immédiatement après.

Nach, N, masc. Ecouter L'Après. Temps d'escrime désignant le moment où l'on a perdu l'initiative de l'attaque, et où l'on doit tenter, par une action défensive, de reprendre cette initiative. Voir Vor, In Des.

Nagel, n, masc. Ecouter Littéralement, le clou. Troisième petit quillon présent sur une face seulement d'une arme de type Messer ou Düssack, servant à augmenter la protection de la main.

Natterzunge, T, fem. Ecouter Littéralement, la Langue de Vipère. Technique présentée dans le Codex Döbringer, consistant à se mettre en Langenort, puis à harceler l'adversaire par une succession de Durchwechseln, finissant par un estoc.

Nissen (Jobs von der), n. Un des quatres auteurs d'une courte section dédiée à l'épée longue dans le Codex Döbringer.

Nebenhut, T, fem. Ecouter Garde de près. Garde où la lame pointe vers le bas et vers derière soi, comme dans la position finale d'un coup de haut mené à sa plus grande amplitude. Elle est l'analogue allemand de la posta coda longa italienne décrite par Fiore dei Liberi, Filippo Vadi et de la posta coda longa e distesa dans la tradition bolognaise. Selon Ringeck, elle est la plus efficace sur la gauche, mais peut être utilisée des deux côtés. Chez Lecküchner en 1488 et Meÿer la lame pointe plus vers le sol (verticalement) que vers l'arrière, tout en restant sur le côté.

O

Ort, n, masc. Ecouter La pointe (de la lame de l'épée).

Oberhau, n, masc. Ecouter Le coup de haut.

Ochs, T, masc. Ecouter La garde du boeuf.

P

Pruch, masc. Ecouter Voir Bruch.

Preussen (Nicklass), N. Un des quatres auteurs d'une courte section dédiée à l'épée longue dans le Codex Döbringer.

Paurenfeyndt, Paurñfeyndt (Andre, Andreas), N. Ecouter Maître d'escrime de Vienne (fin XVè-début XVIè), auteur du Ergrundung Ritterlicher Kunst der Fechterey (Fondements de l'art chevaleresque de l'Escrime) en 1516. Ce traité a la particularité d'avoir été traduit en français en 1538, ce qui permet de donner des traductions contemporaines de noms de techniques.

Pfauenschwanz, T, masc. Ecouter Littéralement la Queue du Paon. Technique exposée dans le Codex Döbringer consistant à faire tourner son épée autour de celle de l'adversaire jusqu'à trouver une ouverture, de telle sorte que du point de vue de l'adversaire, la zone balayée par la lame ressemble à la queue d'un paon.

Pfobenczagel, T, masc. [Döbringer] Voir Pfauenschwanz.

Pflug, T, masc. Ecouter La garde de la Charrue.

Parierhaken, n, fem. Ecouter Littéralement, le "crochet à parer", garde secondaire sur certains espadons, au niveau du ricasso, permettant de faciliter la protection de la main lorsque l'épée est maniée comme une pique.

R

Rossfechten, n, neut. Ecouter L'escrime montée, à cheval.

Ringeck (Sigmund Schining ein), N. Ecouter Maître allemand probablement originaire du sud-ouest de l'allemagne, dont on sait peu de choses. Il a probablement vécu au XIVè siècle, voire au XVè siècle, et fut jugé suffisemment connu et compétant pour être inclus par Paulus Kal dans sa liste, écrite en 1470, des membres décédés de la société de Lichtenauer (Gesellschaft Lichtenauers).

Ringen, v. Ecouter Faire de la lutte.

S

Sutor (Jakob), N. Ecouter Auteur d'un traité tardif (1612), le New Kůnstliches Fechtbuch sur l'escrime médiévale allemande et la rapière. Le traité en question n'est pas très original techniquement, mais intéressant d'un point de vue historique, car il fait figurer, dans les illustrations, des personnages en tenue du début XVIIè siècle avec des armes du XIVè. Cela confirme que cette escrime quelque peu surannée se perpétue comme tradition dans un cadre courtois, voire sportif (si l'on ose ce mot).

Schilt, n, masc. Ecouter Graphie ancienne de Schild (bouclier). La garde [Ringeck]. Synonyme de Gehiltz.

Stück, n, masc. Ecouter La pièce, la technique.

Scheitelhau, T, masc. Ecouter Le coup crânien. Der Scheitel: le sommet du crâne.

Schnitt, n, masc. Ecouter La coupure, l'entaille. Un des trois vulnérants (Wunders). Der langen Schnitt: le long tranchant, ou le vrai tranchant, côté tranchant de la lame qui est du côté supérieur des doigts. Der kurtzen Schnitt: le faux tranchant (litt. le court-tranchant), côté opposé au long tranchant.

Sprechfenster, T, neut. Ecouter Garde du Parloir.

Schwert, Svert, n, neut. Ecouter L'épée.

Schwertnehmen, n, neut. Ecouter Terme général pour une technique permettant de prendre l'épée adverse.

Starck, n, masc. Ecouter Le fort de la lame, environ le tiers de la lame situé le plus près de la garde.

Starck, a. Ecouter Fort.

Schwech, N, masc. Ecouter Le faible de la lame, environ le tiers de la lame situé vers la pointe.

Sturzhau, T, masc. Ecouter [Döbringer] Le coup plongeant.

Schielhau, T, masc. Ecouter Le coup lorgnant.

Schlagen, v. Ecouter Frapper.

Schnappen, v. Ecouter Attraper, ou familièrement en allemand, "choper" ou coincer quelque chose ou quelqu'un. Terme général pour une technique pour attrapper et immobiliser l'épée adverse (soit avec son coude, soit en s'aidant de la fusée de sa propre épée), avant d'entrer en lutte.

Stich, n, masc. Ecouter Coup d'estoc.

Schnitt, n, masc. Ecouter Coupure, entaille.

T

Twerhau, T, masc. Ecouter Voir Zwerchau.

Talhoffer (Hans), N. Ecouter Maître d'escrime allemand du XVè siècle (environ 1410/1415-après 1482), auteur d'un traité dont il existe plusieurs versions (le Fechtbuch), présentant des techniques de combat à l'épée longue sans et avec armure, de lutte, de combat au bouclier, ainsi qu'une section dédiée à des armes de guerre et de siège dérivée du traité Belifortis de Keyser. Il se peut que Hans Talhoffer soit membre, voire fondateur, de la confrérie de Saint-Marc (Marxbrüder), en effet ses armes personnelles font figurer le lion de Saint Marc.

U

Unterhau, n, masc. Ecouter Le coup de bas.

Umschlagen, v. Ecouter Frapper alentour [Tétraptyque], culbuter [leo]. Consiste à détacher sa lame de la lame adverse après une première attaque parée, pour frapper sur une autre ouverture. [higgins]

überlaufen, v. Ecouter Littéralement, "marcher" ou "courir sur" (ou "par dessus"). Profiter de l'avantage géométrique donné par une lame horizontale tendue devant soi, permettant de toucher plus loin qu'une lame pointant vers le sol. Le Scheitelhau utilisé contre la garde Alber est un exemple d' überlaufen.

V

Versetzen, verseczen. Ecouter Littéralement le déplacement, le décalage: la parade. Meÿer (édition de 1570, chapitre 5) en distingue deux types: le premier, déconseillé si possible, permettant de se mettre à l'abri des coups si l'on ne peut rien faire d'autre, en intercalant sa lame contre la lame adverse et en reculant le pied du côté attaqué; le second, loué par les maîtres de la tradition de Lichtenauer, consistant à frapper un coup sur l'attaque adverse, permettant de dévier sa lame et idéalement de frapper l'adversaire simultanément.

Vor, N, masc. Ecouter L'Avant. Un des temps d'escrime, celui où l'on a l'initiative de l'attaque.

Vom Tag, T. Ecouter La Garde du Jour (der Tag: le jour), ou la Garde du Toit (das Dach).

W

Winden, Wenden, T, neut. Ecouter Le virage (voir l'anglais "to wind": serpenter, faire des zigzags). Technique de contrôle de la lame adverse utilisée au moment du liement (Binden): ramener son fort sur le faible de la lame adverse tout en menaçant l'adversaire de la pointe, puis estoquer; cette technique est effectuée lorsque les lames sont au contact, ce faisant, si l'adversaire réagit, l'on est amené à faire changer plusieurs fois la direction de la pointe de son épée et de ses bras afin d'atteindre une ouverture.

Wunder, die drei (drey) Wunder, T, fem. Ecouter Les trois vulnérants [Tétraptyque]. Noter le jeu de mot salace entre Wunder en tant que chose qui blesse (analogue à l'anglais wound: blessure), et Wunder, "merveille" (analogue à l'anglais wonder), le jeu de mots étant intentionnellement voulu par les anciens. Ce sont les trois actions offensives basiques: le coup de taille (Hau), l'estoc (Stich), la coupe (Schnitt). Chez Meÿer, bien que celui-ci ne parle pas des trois vulnérants, on distingue néanmoins trois autres types de coups: le coup donné du vrai tranchant, le coup donné du faux tranchant, le coup donné du plat de la lame (chapitre 10, édition de 1570): "Dieweil aber das Schwerdt oder dein schwerdts klingen / im herführen zum hauwen fürnemlich auff dreyerley weiß antreffen und rühren mag / als erstlich mit Langer davon jetzt gelert / demnach mit kurtzer / und letzlichen mit der flech."

Wallerstein (Codex), N. Ecouter Traité de trois parties, d'auteurs inconnus, rassemblé par Paulus Hector Mair. La première section traite de l'épée longue, du messer et de la dague, la seconde de la lutte. Ces deux premières sections semblent correspondre à une tradition d'escrime locale à la région de Nüremberg et seraient datées d'environ 1470. La dernière section est beaucoup plus antérieure et daterait d'environ 1400; elle fait partie de la tradition des traités de la série Gladiatoria.

Werkemeister, T, masc. Ecouter Littéralement, le Contre-maître. [Döbringer] .

Y

Ysenport, die ysni Port, fem. Ecouter Voir Eisenport.

Z

Zornhau, T, masc. Ecouter Le coup furieux [Tétraptyque].

Zornhau Ort, T, fem. Ecouter Variante du Zornhau où l'on termine la pointe face au visage adverse, pour l'estoquer.

Zornhut, T, fem. Ecouter Garde de la Fureur.

Zweihänder, n, fem. Ecouter Epée tenue à deux mains (d'où le nom), plus longue qu'une Langschwert, parfois dotée d'une garde secondaire (Parierhacke) au ricasso, connue sous le nom d'espadon en français.

Zwerchau, Twerhau, T, masc. Ecouter Le coup transversal [Tétraptyque]. Un des coups de maître. Noter l'évolution linguistique: Zwer qui donne Twer (similaire à l'anglais athwart: par le travers, ou thwart, travers, qui a aussi donné to thwart: déjouer) qui donne Quer (allemand moderne: de travers).

Zeck, masc. Ecouter Coup de harcèlement, touchette [Tétraptyque]. Synonyme de Zeckrühr.

Zufechten, T, neut. Ecouter Défini par Meÿer comme la première des trois phases d'une passe d'armes, le Zufechten en est le début, lorsque l'on entre à portée de frappe. Les deux autres phases sont le Handtarbeit ("l'ouvrage manuel") et l' Abzug (la retraite).

Zucken, v. Ecouter Littéralement, tressaillir, avoir un mouvement musculaire réflexe. Technique consistant, lors d'un liement (Binden), à ramener son épée vers soi en faisant passer sa lame devant la pointe adverse, pour ensuite la ramener sur l'autre côté de la lame adverse, et frapper. En escrime moderne: un coupé.

Zeckrühren (-), Zeckrure, neut. Ecouter Coup de harcèlement, touchette [Tétraptyque]. Synonyme de Zeck. Littéralement, une touche [d'escrime].

Zettel, n, masc. Ecouter Littéralement, le billet, le petit bout de papier pour prendre des notes. Poème court et énigmatique attribué à Johannes Lichtenauer, dont on ne connaît que des transcriptions de seconde main, et qui est la base de l'école d'escrime allemande médiévale la plus connue.

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